Elle n’a rien lâché, jamais. Agnès B. ne fait pas de mode, pas de pub, pas de bruit. Depuis presque cinquante ans, elle fait des vêtements. Pour mieux écrire son incroyable vie.
Par Marc Beaugé et Gabriel Sultan
Article originellement paru dans le numéro 7 de L'Etiquette
C’est un après-midi d’octobre. Dehors, il fait gris. Dedans, il fait blanc. Rue Dieu, au siège social parisien de la marque Agnès B., les murs immaculés dessinent de grands espaces lumineux. Les couleurs sont rares, les bruits aussi. Il y a quinze ans, ici même, entre la table à manger et le bar, un concert surprise, réservé aux salariés de la maison, vit défiler Patti Smith, Rachid Taha et Brian Molko. Dans l’euphorie et l’allégresse, on fêtait les 30 ans de la maison Agnès B. Aujourd’hui, le calme est revenu. Tout juste remarque-t-on, dans une pièce annexe, des toiles du graffeur Futura 2000 appuyées contre le mur, classées par ordre chronologique. Bientôt, Agnès descendra pour superviser leur accrochage, par ordre chronologique, en vue d’une exposition devant commencer le lendemain. En attendant, il faut monter pour la voir.
«Ah, mais vous êtes déjà là ? », lance-telle en ouvrant la porte de son vaste bureau, au sixième étage du bâtiment. Au fond, sur une porte, le mot «cabine» est écrit à la main. C’est là que les mannequins se changent, les jours où l’on tourne les vidéos présentant chaque nouvelle collection. Plus loin, une grande table ovale est entourée de chaises. «Je passe mes journées ici, assise à mon bureau, résume Agnès, en tirant sur une cigarette. Les gens défilent avec leur sujet et leurs questions, et moi j’essaie de leur donner des réponses. » Quelques minutes plus tard, justement, on arrive avec une question sur le bord-côte d’un t-shirt noir à manches longues. Large ou fin? « Large, c’est bien. » Puis il faut relire un contrat. Puis répondre aux questions d’une journaliste. Un peu après, on lui amène la lettre d’un constructeur automobile avec lequel elle travaille sur un projet. Il faut indiquer à quelle association les bénéfices de l’opération seront reversés. Puis c’est un projet d’exposition. Puis un projet de livre. Puis un slogan à écrire sur un bout de papier, de toute urgence. Puis lui vient une (très bonne) idée de nom pour un nouveau mouvement politique de gauche. «Tous les jours, c’est comme ça, glisse un proche collaborateur. Elle n’arrête jamais.» «Mais pourquoi j’arrêterais, c’est ma vie !»
À FEU DOUX
Ce mois de novembre, Agnès Troublé, dite Agnès B. (le «B» est celui de l’éditeur Christian Bourgois, son premier mari), fête ses 80 ans et sa vie d’aujourd’hui ressemble à celle qu’elle a toujours menée. Chaque jour, elle arrive au bureau en fin de matinée, et en repart vers 21 heures, souvent pour filer à un vernissage ou un dîner. Le week-end, cela ne s’arrête pas. Les vacances, non plus. C’est ainsi qu’elle pilote, à l’instinct et à l’énergie, une maison qui emploie plus de 800 salariés à travers le monde, une partie en France, d’avantage encore au Japon et en Asie. C’est ainsi surtout qu’Agnès B. enchaîne, depuis près de cinq décennies, les idées, les envies, les rencontres, les collections de mode. «Ah, non, justement, pas mode, s’il vous plaît! Je n’aime pas la mode, j’aime les vêtements.» Agnès B. n’est pas une marque de coups ou de it. Au contraire, c’est une marque que l’on oublie parfois tant elle fonctionne à feu doux, sans plan média, sans publicité, sans influenceurs exotiques. Mais c’est une marque vers laquelle on finit toujours par revenir, pour acheter une marinière ou un cardigan pression, une veste de travail ou un chino.
«Allez, maintenant, asseyez-vous», lance finalement Agnès en montrant le canapé posé dans un coin de son bureau, sous l’écran de télévision, après nous avoir fait faire le tour du propriétaire. Sur la table basse, il y a des livres et encore des livres, ceux qu’elle a écrits et offre à tour de bras, ceux qu’elle voudrait lire, ceux de ses amis et ceux des artistes de street art qu’elle expose régulièrement à La Fab., son espace dans le XIIIe arrondissement de Paris. Et puis il y a nos photos, celles que nous avons ramenées pour qu’elle raconte au mieux son histoire. «En fait, vous voulez que je vous raconte mes souvenirs, c’est ça? Vous êtes vraiment sûrs ? » C’est exactement cela, et nous en sommes tout à fait sûrs.
«ET PUIS UN JOUR, ON A OUVERT…»
«Là, c’est le début. On est en 1975 et je suis devant notre toute première boutique, rue du Jour. Il est bien ce look, d’ailleurs (rires). À l’époque, le quartier de l’église Saint-Eustache, derrière les Halles, c’était un no-man's land. Il y avait des palissades couvertes d’affiches un peu partout. Mais on n’avait pas beaucoup d’argent, alors c’était très bien pour nous, ce quartier. On a récupéré une ancienne boucherie et on l’a transformée en boutique avec nos moyens. On a tout fait nous-mêmes, avec Jean-René de Fleurieu, mon second mari: le sol, les peintures, le dégraissage des carrelages… On a juste laissé les crocs de boucher au plafond. Ils y sont encore aujourd’hui, on y accroche des casquettes. Et puis un jour, c’était prêt, alors on a ouvert la porte. Il n’y a pas eu d’ouverture ou de fête, rien. À l’intérieur, il y avait des plantes et des oiseaux en liberté. Les gens sont venus tout de suite. Pourquoi? Parce que ça plaisait, c’est tout. On n’a pas fait de pub, on n’en a jamais fait. Mais la presse nous a tout de suite soutenus. En tant que styliste pour des marques, avant Agnès B., j’avais déjà eu des parutions, dans Elle ou Marie-Claire par exemple. Ils me connaissaient, ils étaient d’ailleurs nombreux à s’habiller chez nous. Ce sont les journalistes qui m’ont faite. Aujourd’hui, je ne pense pas que ça pourrait marcher de la même façon. Les annonceurs font trop la loi.»
«DIRECTEMENT DANS LA BAIGNOIRE, À LA MAISON…»
«C’était vraiment la débrouille, les premières années, mais on s’amusait bien. On avait déjà notre style, on vendait des pièces d’inspiration militaire, ou workwear, avec des coupes amples, dans des matières confortables… On faisait beaucoup de teintures, directement dans notre baignoire, à la maison. Et puis on accrochait les vêtements teints aux crochets pour les faire sécher. Mais les gens les prenaient avant qu’ils soient secs, ils disaient ”Non, non, c’est pas grave, je le prends comme ça.” Tout le monde s’arrachait ces t-shirts à grosses rayures, les filles comme les garçons. La qualité du coton était dingue, deux fils de coton tricotés serrés, tissé dans les Vosges, chez Duarig. À l’origine, c’était le coton des maillots de rugby. On les vend encore aujourd’hui. On achète le coton et on le teint nous-mêmes, en région parisienne. Rien n’a vraiment changé. Sauf que ma baignoire est épargnée, désormais…»
«AVEC LES CHEVEUX, C'ÉTAIT PÉNIBLE…»
«Voilà, j’ai eu l’idée du cardigan pression à cause de ce sweat-shirt gris, celui que je porte sur les photomaton. Ou grâce à lui. Je l’adorais mais je détestais l’enlever, avec mes cheveux longs, c’était pénible. Certains journalistes ont écrit que je l’avais coupé avec des ciseaux… Non, j’ai juste fait le cardigan pression en jersey. Pourquoi les boutons pression? Pour pouvoir l’ouvrir d’un coup. Clac! Comme ça. Je voulais que les boutons soient très serrés, qu’il y en ait plein, parce que ça me rappelait les uniformes des soldats portés par les officiers au château de Versailles, sur les gravures. J’ai grandi à Versailles, il ne faut pas l’oublier. C’était en 1979, et ça a marché tout de suite. Je serais incapable de dire combien on en a vendu depuis, mais… Un certain nombre, disons.»
«LA COLLECTION SUR LA MOQUETTE…»
«Ah, New York! On est arrivés là-bas en 1980, si je me souviens bien. La première boutique, c’était au 116 Prince Street, dans le quartier de SoHo, qui était très industriel, un peu comme les Halles à la même époque. Je me revois en train de balayer la poussière noire devant la boutique… Encore une fois, le soutien de la presse a été décisif. Un jour, j’ai rencontré un journaliste du New York Times, je lui ai étalé toute la collection que je trimbalais dans ma valise sur la moquette d’un grand magasin, il n’en revenait pas (rires). Il est venu à Paris, je l’ai emmené à Barbès un dimanche matin, et il en a fait un article, illustré par une photo de moi en manteau de cuir, chapeau, baskets. Ça a tout changé. On avait les gens cools de New York. Sur cette photo, il y a les photographes Bruce Weber et Bill Cunningham… On incarnait le style parisien, pour eux. Aujourd’hui, on a encore trois boutiques là-bas, ça marche très bien.»
«SO THIS IS YOU, AGNÈS!»
«Jean Michel… En 1981, ou 1982, je suis tombée sur la toile d’un certain Basquiat, par hasard, à Paris, dans une petite galerie. Donc, j’ai demandé à un copain à New York d’essayer de trouver cet artiste et d’aller voir son atelier. Quelque temps après, il m’a envoyé une photo de cet autoportrait. Je l’ai acheté sans réfléchir. Plus tard, Jean-Michel est venu à Paris. Quand il m’a vu, il m’a dit: “So, this is you, Agnès!” Il s’est un peu épris de moi. Les jours suivants, il m’appelait en pleine nuit pour que je le rejoigne au Crillon. Mais bon, je ne me voyais pas me pointer à 4 heures du matin là-bas, surtout que j’avais un amoureux. Donc j’ai dit non. Oui, on peut dire que j’ai éconduit Jean-Michel Basquiat, deux nuits de suite en plus (rires)! On m’a dit qu’il avait mis sa chambre à l’envers à cause de moi… Mais, je l’aimais beaucoup. J’ai pu acheter plusieurs de ses œuvres, à cette époque. Celle-ci est restée pendant longtemps accrochée au mur avec des punaises, comme un simple poster. Après je l’ai mise sous verre, chez moi, mais le rouge a fini par passer avec le temps. Là, je suis un peu rentrée en communication avec Jean-Michel (rires) et je lui ai demandé s’il aimerait que le tableau retrouve ses couleurs. Il m’a dit oui, du coup je me suis permis de mettre un peu de craie grasse rouge sur la vitre… »
«ON S'EXPOSE EN EXPOSANT»«Là, on est à la Galerie du Jour, rue du Jour, avec Jean-René. On a ouvert l’endroit très vite, au début des années 1980. J’ai toujours été attirée par l’art. À 12 ans, je suis allée en Italie, à la Galerie des Offices à Florence. Un choc. C’était tellement beau… Mon truc à ce moment-là, c’était de reconnaître les auteurs des œuvres sans regarder leur nom. Plus tard, mon premier boulot, à 17 ans, c’était dans une galerie, en tant qu’assistante de Jean Fournier, un peintre spécialiste de l’abstrait. J’ai toujours eu envie d’exposer de l’art. Parce qu’on s’expose en exposant. Le stylisme, ce n’est pas un art, c’est un artisanat, on essaie de faire plaisir aux gens. Un artiste, lui, il se donne aux gens. C’est quand même plus important…»
«C'ÉTAIT VRAIMENT LA LOSE TOTALE»«C’est Jean-René qui a voulu qu’on ouvre au Japon, après quelques années d’existence. C’était une belle opportunité pour la marque. Mais bon… Ma fille avait 9 mois, ce n’était pas le bon moment. Je me souviens du voyage, interminable. Je nous revois aussi, un matin, traverser tout Tokyo à 9 heures, en voiture, pour aller à un rendez-vous dans un journal, pour une interview. On a mis deux heures. On s’installe, et là, le journaliste me demande: “Comment conciliez-vous votre vie de mère de famille avec votre travail?” Je fonds en larmes et je dis à Jean-René: “On s’en va!” Je prends un papier pour me moucher, mais en fait c’était un filtre à café (rires). C’était vraiment la loose totale, ce rendez-vous. J’étais épuisée, on est partis. Mon premier voyage pour exporter la marque au Japon… Ça commençait mal, mais ça a super bien pris là-bas. Les Japonais ont tout de suite accroché à Agnès B., à la simplicité des vêtements, au fait qu’ils ne soient pas datés… Aujourd’hui, les affaires marchent toujours bien au Japon. On a près de 200 boutiques, des centaines de salariés. C’est un pays crucial, pour nous. Quand j’y vais, je suis un peu la star, je reste enfermée dans un hôtel, et on tape à ma porte tous les quarts d’heure pour une interview, à la chaîne. Bon, la dernière fois, il y a eu un peu d’animation parce qu’on a été réveillés par un tremblement de terre. Toute la chambre grinçait, je me croyais dans un avion en pleines turbulences. Mais quelques minutes plus tard, tous les Japonais étaient au petit déj, comme si de rien n’était. Six et demi de magnitude, quand même…»
«PAS MON TRUC…»«C’était à un défilé, en 1988 je pense. Bon, ce n’est pas trop mon truc, les défilés. Et le salut à la fin, ça a toujours été l’angoisse. Après un défilé, je me rappelle que Libé a écrit que le meilleur moment avait été le salut sur le podium. C’était horrible, j’étais dégoûtée. On avait beaucoup travaillé. De toute façon, on ne voit pas les vêtements dans un défilé. Or moi, j’aime les vêtements, pas la mode. C’est pour cela que je fais des vidéos, maintenant. On voit mon travail et puis, comme ça, j’évite la fashion week…»
«MICK N'A JAMAIS EU BESOIN DE MOI»
«Ah, Mick! C’était à Cannes, ça, il y a dix ans je crois, lors d’une fête Agnès B. On s’est croisés plusieurs fois, au fil du temps. Il m’avait invitée à son anniversaire, une année. Mais il n’a jamais eu besoin de moi pour s’habiller, il a beaucoup de talent pour ça. Bowie aussi, je l’aimais. Je l’ai habillé pendant quinze ou vingt ans. Je lui envoyais des costumes au bout du monde. Pour son cinquantième anniversaire, je l’ai habillé. Pour son soixantième aussi. Je lui avais fait un costume trois pièces, en tweed, il y avait une sérigraphie argent sur le gilet. Comment on s’est rencontrés? Je ne sais plus trop, mais je me souviens un jour m’être retrouvée en loges après l’un de ses concerts. Il était dans sa période marron, avec des plis de partout, beaucoup de volume. J’avais préparé un petit sac avec un jeans en cuir à l’intérieur, et un petit mot dans la poche qui disait: “You should stick to rock’n’roll style” (“Vous devriez vous en tenir au style rock”). Dans la foulée, il est passé à Londres, dans notre boutique, s’acheter quatre jeans en cuir. Il m’a alors demandé de l’habiller. J’adore habiller les artistes. Depuis des années et des années, on habille David Lynch, on lui fait ses fameuses chemises blanches, boutonnées jusqu’en haut, avec le col souple. J’ai aussi habillé les gars de Reservoir Dogs et Pulp Fiction. Les femmes aussi, bien sûr. Patti Smith, par exemple. Je la connais depuis très longtemps. On s’est rencontrées à Venise, elle était en concert sur la Piazza San Marco. Je vois une chaise sur la scène. J’avais souvent des cailloux en forme de cœur dans mes poches à cette époque. Donc, j’écris un mot avec mon numéro de téléphone, je le mets sur la chaise et je pose le caillou dessus. Elle m’a appelée et m’a invitée à dîner le lendemain de son concert. J’écris plein de mots comme ça, souvent les gens répondent. Même Macron, il a répondu. Même si c’est pas toujours gentil.»
«CATHO DE GAUCHE POUR TOUJOURS»
«Une grande rencontre, ça. Un jour, les gens du magazine Elle me disent qu’ils veulent me faire rencontrer quelqu’un, une star, n’importe qui, je peux choisir. Ils pensaient à Yves Saint Laurent, mais moi je leur dis: “L’abbé Pierre!” Cette photo a été prise lors de cette rencontre. J’étais tellement contente. Quand j’avais 13 ou 14 ans, il roulait avec son camion et ramassait des bouteilles vides, un béret sur la tête, à Paris et dans la région. Je ne sais pas ce qu’il faisait avec ces bouteilles, mais je me souviens avoir vidé des bouteilles et les avoir mises sur le trottoir, pour l’abbé Pierre… Ce jour-là, il m’a montré où il disait sa messe, sur une petite table face aux rails. Il habitait à Ivry-surSeine. On est restés deux heures ensemble. Je l’admirais beaucoup, parce que j’aime la générosité, pure et simple. Il avait cette force, avec ses gueulantes… Et puis, vous savez, j’ai la foi au fond de moi. Je n’ai jamais douté, à ce niveau-là. Je pratique peu, mais ça fait partie de moi. Je pense qu’avoir une vie spirituelle est un besoin, je ne pourrais pas m’en passer. Ma famille bourgeoise versaillaise était très croyante… Mais moi je suis un peu à part, je suis une catho de gauche, c’est quand même très différent. J’ai toujours été de gauche, ça aussi c’est en moi. Je pense que c’est la guerre d’Algérie qui m’a “radicalisée”. Là-bas, j’avais des amis qui avaient déserté pour ne pas torturer. J’avais 17 ans et je me rendais compte de tout le mal qu’on avait pu faire avec la colonisation… Je serai une catho de gauche jusqu’à la fin, ça ne changera jamais.»
«LES PARCOURS DERRIÈRE LES ŒUVRES»
«Ça, c’est un graffiti de Gérard Zlotykamien, l’un des pionniers du street-art en France. Mais je pense que quelqu’un s’est amusé à dessiner les dents, parce que ce n’est pas trop son genre… Je m’intéresse à l’art urbain depuis toujours, je considère que c’est de l’art abstrait, et que ça a toute sa noblesse. Les grottes de Lascaux, c’était déjà ça, quand même. Tout au long de ma vie, j’ai fait énormément de photos de graffitis que je voyais dans la rue, à Paris, New York, Amsterdam ou Venise. J’ai des milliers d’images. C’est comme ça que j’ai découvert plein d’artistes, et que j’ai plongé là-dedans. Après, il y a les parcours derrière les œuvres. Ce ne sont pas des gens ordinaires, ils peignent dans la rue parce qu’ils n’ont pas le choix, ils n’ont pas d’endroits. J’ai toujours essayé de les aider comme je pouvais, en achetant, en collectionnant, en exposant. En ce moment, à La Fab, notre lieu d’exposition dans le XIIIe arrondissement de Paris, place Jean-Michel-Basquiat, ça ne s’invente pas quand même, on fait une grande expo sur les graffs, notamment ceux de Futura 2000. Je trouve son travail magnifique.»
«C'EST MON TRAVAIL, MA VIE»«Dans notre business, la femme est le plus important, mais j’adore dessiner pour les hommes, leur faire plaisir. Tout passe par moi. Le choix des boutons, des zips, la hauteur des bords-côtes. Je ne vais quand même pas rester sans rien faire si le bouton est moche. C’est mon travail, c’est ma vie… D’ailleurs, cette veste noire, elle me rappelle vraiment les débuts. Mon père nous avait prêtés une petite somme d’argent pour nous lancer. Après quelque temps, je suis allée le voir pour le rembourser. Il n’y croyait pas, il était persuadé de ne jamais revoir cet argent. Eh bien avec cette somme, il est allé se faire faire deux costumes chez le tailleur. Le vêtement, toujours…»